EXTRABALLE

Publié le par poulbot

C'était il y a quelques années, Paris était une autre ville, les rencontres y étaient plus faciles. La capitale a toujours été brutale, mais en 1978 il y régnait encore un esprit collectif , un sens du partage et un Fun qui sauvaient beaucoup de situations. C'est à cette époque que j'ai formé EXTRABALLE , dès le moment en fait, où j'ai rencontré Michel PEYRONEL. EXTRABALLE a été créé à l'Énergie , par l'Énergie , pour l'Énergie. Et ce nom, même si il fut trouvé autour des billards électriques de la banlieue sud où nous répétions, a toujours voulu signifier que l'on peut toujours avoir droit à une boule en plus , à une nouvelle chance et à une deuxième prise. Rien n'est fatalité et le Karma n'est pas irréversible , vous pouvez me croire, je me suis cru damné pendant des années , puis des Daikinis sont intervenues et elles m'ont aimé si fort que je ne peux plus douter.
Après avoir trouvé Lolita , baptisé Carabine et Olivier Huret , devenu Hurt pour le casting, nous avions le carré magique.. C'est l'import export de véhicules Mercedes d'Allemagne et de synthés AKS de Londres qui nous a permis d'acheter presque tous les instruments, des amplis Marshall violets et rouges Waow ! Nous avons répété jusqu'au début de l'été 1978, puis je suis parti en Finlande , écrire la plus grande partie de ce qui allait figurer sur le premier album. EXTRABALLE pragmatique et stratégique : Exit London 1 : pour enregistrer le premier maxi single. Danny Peyronel , frère de Michel , jouait dans les Heavy Metal Kids et il a orchestré cette phase pour EXTRABALLE avec beaucoup de talent , nous permettant de faire la rencontre hors norme qui allait se produire avec Robin Millar. Je revois encore Robin jouant les solos incendiaires de Johnny la Hyène, Capitulation ou Haute tension,pendant que je lui chantais les accords des titres à Matrix studios
, on a jamais fait plus vite dans Great Russell Street, demandez à Nigel : le super boss de Matrix et de Maison Rouge studios. Meanwhile, Je vivais à Shepherd's Bush dans un appartement glacial, avec un système de chauffage digne d'une morgue, chargé aux Captagons ( coupe faim ) et aux portions de Kentucky Fried , nous répétions à Camden, à Atlanta studios, Billy Idol et Gen X venaient jouer là aussi, dans ces bâtiments sous les arches où se tient maintenant le très touristy Camden Lock Market. En 1978 Camden offrait un tout autre paysage , terrains vagues et dépôts de pneus , l'endroit était définitivement plus graisseux , poussiéreux , et la nuit résonnaient BSA's , Norton et Indian bikes , beaucoup plus dur. Quand on revient dans La Belle France après ce genre de mission , on est beaucoup plus fort , ce qui explique l'apparente facilité avec laquelle nous avons enchaîné le passage des différentes portes qui étaient à suivre. Je dois désavouer Jean Luc Godard, parfois la Vie a plus de 24 images par seconde., du moins ce fut mon expérience.
Michel et moi vivions maintenant à St Germain et nous nous étions établis au théâtre Campagne Première, résidents MC's en fait. Avec ce lieu tout allait se matérialiser : la possibilité d'attirer les gens à nous et de créer très vite notre fan base, les concerts chauds de la Main Bleue , du Rose Bonbon , la première partie des Stranglers au Bataclan, la tournée avec the Jam, beaucoup de très bonnes critiques , on était presque au Top et je n'avais rien vu passer ! Nous étions maintenant produits et signés par Elektra, avec guitares et bagages.aux portes des studios du Château d'Hérouville. David Bowie venait juste de finir l'album the Idiot avec Iggy Pop, et les bandes masters de l'album Low de David B étaient restées au studio encore chaudes sur l'étagère. La chambre bibliothèque du Château posait d'autres questions, tourments et facéties pour nuits blanches. Il y a décidemment souvent des correspondances troublantes entre les endroits uniques et les moments rares de Grâce absolue que l'on peut trouver sur sa ligne de Vie.
Le Château d'Hérouville était un endroit très particulier et un des nombreux souvenirs marquants fut la prise magique de « In the Gold Mine » , mis en boîte à l'aube , à l'heure où se lève une aurore amphétaminée. Nous sommes en suite allé mixer à Air , non sans difficultés , beaucoup d'aigus et de sifflantes à gérer , Steve Churchyard et Robin là encore firent le maximum. « Retour dans la Grosse Pomme « devint le single qui nous garda 22 semaines dans les charts Europe 1. Puis, l'Oscar / award au Midem en 1980 pour « meilleur album espoir » de l'année. Les visites au Grand Duché du Luxembourg , pour enregistrer des videos pour RTL productions commençèrent alors et les concerts s'enchaînaient rapidement. Beaucoup de pression s'accumulait, Murray Ward avait remplacé Olivier à la basse et Nick Sykes , le clavier anglais nous avait rejoint depuis les séances de ce premier album pour Elektra. La structure du groupe était devenue plus lourde , plus dure à manier et des désirs divergeants commençaient à se manifester.
Cette phase devait se terminer le 8 avril 1980 , au moment où je me suis retrouvé dans le bureau d'Alain Levy qui voulait signer Extraballle sur CBS. En un coup de téléphone il conclut le deal et le transfert de son bureau. Alain Levy a été capital dans l'ascension de beaucoup d'artistes et demeure pour moi un des meilleurs directeurs de labels de disques. Désormais, signé par Columbia , j'allais me retrouver face à différents problèmes , le département TV de Columbia divisa le nombre de nos apparitions par quatre ( il y a vait alors un état dans l'état…). les éditieurs d'EXTRABALLE ne communiquaient pas mieux avec CBS et enfin la capitalisation effectuée sur le groupe commença à m'inquiéter.
Je n'étais plus décisionnaire et c'est alors que dans un presque coup d'état, on m'a conduit à accepter un autre band pour ces Sales Romances. One Huge Mistake de ma part, j'aurais pu et du dire :NO !. Titres : Sale Romance, 3' 29 Les garçon au fond du wagon, 2' 43 A l'ouest rien de nouveau, 2' 25 Tout pret du mur, 3' 35 Le dernier Nabab, 5' 20 PARIS MATCH, 3' 35 Violence, 2' 53 Ensley ALABAMA, 2' 24 Rien, 3' 53 Je m'endors toujours au cinéma, 2' 25 Crédits : Recorded at BASING STREET STUDIOS LONDON and mixed at WESSEX / London and at POWER STATION ( NYC) Engineers : NORMAN MILES( Basing Street), GARY EDWARDS ( Wessex), LARRY ALEXANDER ( Power Station). JEAN JOVENET: Vocals& Guitars Murray WARD: Bass Nick Sykes :Keyboards Additional musicians: DRUMS: SIMON FOX SAXOPHONES by Davey PAYNE : Courtesy of STIFF Records Special guitar on "SALE ROMANCE" by Tony ROBERTSON (POLYROCK) Courtesy of RCA Records. Guitars:Robin MILLAR Produced by Eric DUFAURE Cover design and Photos: Mathilde MALAVAL SALES ROMANCES J'avais les titres et tout le reste , mais j'étais maintenant très seul. Robin Millar avait mis en place un bon band et ce qui suit mérite d'être su. Robin devenait progressivement aveugle, la condition de ses yeux ne faisait qu'empirer et il n'y a pas eu d'issue positive à ce problème. Swing du destin, cette limitation a fait de lui un autre homme : un génial producteur. Mais ce fut très difficile pour un top guitar man comme Robin , membre de cette aristocratie des grands musiciens brits, beau frère de Mick Taylor, d'accepter cet état de choses. En fait cet album et la tournée où les concerts qui eurent lieu pendant cette période étaient un peu sa dernière opportunité de jouer de la guitare sur scène et en studio sans retenue, alors pour le laisser plus libre de pleinement profiter de ces moments , nous avons contacté Eric Dufaure, afin d'avoir un producteur exécutif sur le projet. Ce qui a choqué certains pour la production de cet album c'est le montage, l'editing « squeaky clean » des titres opérés par Eric.Dufaure. Les musiciens n'ont fait que se plier à son structuralisme. Les morceaux perdirent avec ce traitement leur substance vie. Bien vu les contacts avec Tony Robertson à Nyc et l'input de Davey Payne, mais Ciel ! , que se fut pénible de se conformer à un tel formatage. Il y a quand même un super son dans cet album , grâce à Norman Mighles à Basing Street et au choix du Power Station à Nyc où Larry ALEXANDER fit des mixes fantastiques, tout cela pendant qu'il supervisait les séances de Bruce Springsteen, enregistrant «The River» next door, dans le studio à côté. Le seul raté de l'album, c'est Paris Match, que je conseille de ne jamais écouter. Presque tous les titres parlent de souffrance, de déclin, d'absence et ce sont bien ces sentiments qui m'animaient à l'époque; il ne restait plus RIEN. L'ennui au fond du wagon, mon dégoût des fausses relations. Le gardien toujours présent dans « Tout prés du Mur » , le palais en flammes du dernier Nabab. Je regardais Central Park s'allonger vers le Nord des fenêtres de l'appartement de l'Hotel Navarro et je voyais les tireurs sur le toit de Ensley Alabama. Certains des musiciens anglais furent terrifiés par New York , ils m'attendaient le matin dans le hall , ne voulaient pas aller au studio seuls, à 5 blocs... no comment. Et tout au long de cette phase ce sentiment S.What a Shame ! Ca m'a toujours irrité de marquer 7 points sur dix , lorsque l'on sait que l'on aurait du « scorer » 10 fois. I
l demeure une collection de titres assez bluffants comme : «Rien», «Tout prés du Mur», «Sale Romance» , «le dernier des Nababs», «Ensley Alabama», ou «A l'Ouest Rien de Nouveau». Le 08 Août 1980 Robert Malaval, mon ami artiste peintre se suicidait dans son atelier rue du Pont Louis Phillipe. Le temps est un bon professeur, mais il tue tous ses étudiants Titres : CELERATION SUR LE LAGON GRIS, 2' 47 ZONE D'OMBRE, 2' 44 TOUTE UNE VIE, 2' 58 LA NOUVELLE FRONTIÈRE, 3' 30 NE CAPITALISE PAS, 3' 08 ABRI, 3' 28 LES HOMMES DE PERSONNE, 3' 11 DEPARTEMENT D, 2' 40 VIE NOMADE, 5' 05 MISFITS MOTEL, 4' 15 Crédits : Jean Jovenet : vocals / guitar Phil Loiseau : guitars + bv's Nicolas Hilling : bass + bv's François Dumy : drums + bv's Recorded and mixed at Basing Street Studios. Produced by Robin Millar and Pierre Aupetit. All songs by Jean Jovenet* *except: "Toute une vie" co écrit par Jean Jovenet et Phil LOISEAU , "la nouvelle frontière" par Phil Loiseau, " Les Hommes de Personne" par R.MILLAR et M.RYMASZEWSKI Cover design and Photos: Mathilde MALAVAL Conclusions et décisions rapides après l'album Sales Romances : Exit des musiciens anglais, sauf Robin Millar bien sur et reformation immédiate d'une formule qui renouait avec EXTRABALLE Mark 1 & 2. J'avais contacté Nicolas Hilling et François Dumy, basse et batterie, ils jouaient avec les «Go Go Pigalles», et formaient une très bonne section rythmique, fascinés par les grooves d'XTC, du Clash et de Police. Puis on a ajouté un bon guitariste comme Phil Loiseau et Extraballe mark 4 était prêt. Exit en Normandie à quelques kilomètres de Deauville, location de maison pendant trois mois, répétitions dans le double salon avec les lumières du Havre qui clignotaient au loin, délires passagers avec les cabines de plage lors d'escapades nocturnes, tout était redevenu normal et Fun. Cette période fut généreuse , certainement habitée par la Bravoure. Un feeling de Clash City Rocker expérimenté me possédait maintenant parfaitement, avec toutes les nuances des différents registres à l'esprit, de la Cold Wave de Throbbing Gristle à Magazine, du très élégant Japan à l'étrange Tubeway Army qui abritait Gary Numan, j'avais toute la banque de données. L'arrivée des Cramps, du Clash et de "the Police" qui cassaient la Casbah. Ma « Lust for Life » était de retour. La Célébration sur le lagon gris est à cette image, beaucoup d'autres titres dans cet album prennent les mêmes pistes que d'autres morceaux écrits précédemment, mais là ils sont devenus de vrais petits joyaux. J'ai adoré trouver la progression d'harmonies de Zone d'Ombre, le fracas des marées d'équinoxe me gardait éveillé parfois jusqu'au matin. La nuit où j'ai écrit ; « Ne Capitalise pas ma personnalité » , je savais que l'on avait des pépites pour cet albium. Le répertoire sérieusement mis en place : exit London 3, direction Basing Street studios, où nous attendaient Robin et Norman. Je savais qu'il n'y aurait pas de foutaises dans ce studio et il n'y en eu pas. Phil Loiseau nous a un peu fait craquer parfois , mais c'était bien. Très cool , le clin d'oeil au Dylan 64 avec le titre vie Nomade. Il y a plusieurs articles de presse qui donnent une assez bonne idée de l'intérêt qu'a pu créer cet album. Je pensais que tout allait bien à nouveau, mais, 28 dates d'Extraballe venaient d'être annulées pour raison d'élections présidentielles. Quatre mois plus tard , ce fut la fin officielle de notre partenariat avec CBS. Las d'être maltraité, mal promotionné, las de voir des légions de managers, éditeurs ou staff de maison de disques faillir à leur parole et rater l'essentiel, de voir mes tableaux jeter aux chiens. J'avais atteint un stade où Je m'en foutais, j'étais à bout de souffle et personne ne semblait le voir, alors j'ai pensé Fuck It ! En septembre 1981 j'étais perdu pour la Colonie. J'ai du errer longtemps dans l'Après Vie...

Publié dans les années 80

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